Bien qu’il n’existe pas d’arguments valables pour l’expérimentation animale dans l’industrie cosmétique, certaines circonstances permettent encore cette pratique. Les interdictions actuelles de l’UE peuvent être contournées en raison de lacunes législatives et de chevauchements de compétences.
Dans le cadre de la réglementation REACH sur les produits chimiques, certains ingrédients doivent être testés sur les animaux s’ils sont considérés comme dangereux ou s’ils nécessitent une évaluation des risques pour l’environnement.
De plus, la législation impose des tests sur les animaux lorsque les produits chimiques ne sont pas exclusivement utilisés dans des cosmétiques, mais aussi dans des produits de la vie quotidienne tels que les peintures murales ou les produits de nettoyage.
Ces réglementations créent de larges exemptions pour les ingrédients cosmétiques, les faisant entrer dans le champ d’application du règlement REACH.
Bien que l’expérimentation animale pour les cosmétiques soit interdite dans l’UE, elle continue d’être pratiquée dans d’autres pays. L’UE ne peut donc contrôler que de manière limitée si des tests sur animaux ont été effectués à l’étranger, car l’interdiction ne s’applique qu’aux tests de sécurité prescrits par l’UE.
Dans ce contexte, les entreprises ne sont pas tenues de révéler si d’autres ingrédients ont été testés sur des animaux en dehors de l’UE, ce qui rend quasi impossible un contrôle sans faille de l’absence d’expérimentation animale.
Dans des pays comme la Chine ou la Russie, les tests sur animaux dans le domaine des cosmétiques sont autorisés, voire obligatoires. Pour obtenir l’autorisation de vendre des produits sur le marché chinois, les entreprises doivent les enregistrer auprès d’une autorité d’enregistrement, qui organise des tests sur les animaux.
Bien que ces tests soient coûteux, ils s’avèrent rentables en raison du potentiel élevé du marché. Les entreprises souhaitant réaliser des bénéfices économiques acceptent donc sciemment de réaliser ces tests.
Cependant, la Chine connaît également des évolutions positives : depuis 2021, les produits étrangers classés comme cosmétiques traditionnels (Non Special Use) peuvent être vendus en Chine sans avoir été testés sur les animaux.
Les produits cosmétiques à usage spécial (Special Use), tels que les produits de protection solaire, les teintures capillaires et les produits contenant des principes actifs médicaux, doivent toutefois continuer à faire l’objet de tests sur les animaux.